Dormir hier et aujourd'hui
Selon le baromètre de Santé Publique France, la durée moyenne de sommeil en France s'est nettement dégradée ces dernières décennies.
En 1986, on dormait en moyenne un peu plus de 8 h.
En 2010, la durée de sommeil était d'environ 7 h 45.
En 2017, ce temps s'était réduit à moins de 7 h.
Ces chiffres sont inquiétants. Les répercussions du mal-dormir, immédiates ou plus larvées, pèsent sur l'individu comme sur la collectivité.
Les raisons de cette dégradation sont avant tout dues aux évolutions de notre société. À nos yeux, les responsables sont nombreux.
Le bruit
Nos principaux moyens de transport - motos, voitures, avions - sont une cause lourde d'altération de notre sommeil. À son domicile, 1 Français sur 2 est ainsi gêné par des nuisances sonores.
La charge mentale
Réussir à conjuguer vie professionnelle, tâches ménagères, éducation des enfants, etc. : pour les femmes notamment, c'est souvent synonyme de fatigue, voire d'épuisement.
Le travail de nuit
Le travail de nuit affecte 4,3 millions de personnes en France, soit près d'1 actif sur 6. Dépression, anxiété et burn-out figurent parmi les risques les plus courants de ce mode de vie.
Les nuits blanches
C'est le discours, pascalien, d'une modernité triomphante qui encourage le sacrifice du sommeil au profit de la production, de la consommation, des écrans, de la fête.
Les somnifères
Chaque année, en France, des dizaines de millions de boîtes de somnifères sont vendues et consommées, malgré une efficacité en réalité limitée à seulement quelques semaines.
Les non-dits
À l'inverse par exemple de l'alimentation ou du sport, qui ont des ministères, le sommeil semble être délaissé par la puissance publique, telle une "colonne absente" du discours politique.
Les écrans
La lumière bleue des écrans détraque notre sommeil : dans son lit, plus d'1 Français sur 2 a un téléphone à portée de main, 1 sur 3 utilise un ordinateur ou une tablette, 1 sur 4 regarde la télévision.
Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique, pas plus que nos journées, n'épargnera nos nuits. Sous ses effets, nous n'avons pas fini de connaître des nuits difficiles, car caniculaires.